samedi 25 août 2018

La saison débute....

Les cours reprendront la semaine du 10 septembre excepté pour le cours de Systema du vendredi à Mâcon : reprise le vendredi 7 septembre et pour le cours de Qi-Gong du mercredi à Sancé : reprise le 19 septembre.


Vous retrouverez tous les informations concernant les horaires, lieux et activités dans la rubrique horaires.

vendredi 6 mai 2016

Pourquoi ce nom de « École des 3 énergies» ?

Petit retour en arrière pour comprendre l’histoire et l’origine du nom de l'association. Il y a plus de vingt ans, j'avais l’idée de créer une structure mais il me manquait le nom. Je cherchais un nom qui représente un état d'esprit, qui définisse l'association et ses valeurs. 

Alors je me suis mis à la tache, jours après jours, cherchant encore et encore, évoquant plusieurs noms. Rien, aucune idée, rien ne sortait, je me contentais d'aligner des mots ensemble. Rien à faire. Je semais mes pensées sur le papier, je passais des heures à chercher le nom idéal mais l'inspiration faisait défaut. A la fin de mes heures de recherche, je posais la feuille de papier et laissais mûrir mes idées, je repensais à ce que j'avais écrit dans la journée ou les jours avant. Malgré les doutes, les moments de blocages et les échecs, je persévérais à m’asseoir devant une page blanche, alors même qu’il ne s'y écrivait rien, ou rien de bon. Finalement, un après-midi, à force de tâtonnements l’idée jaillit, elle était là si simple et si évidente et devenait si envahissante qu’il restait juste à l’écrire, faisant confiance à mon intuition. J'avais enfin trouvé l'inspiration. Je lisais et relisais avec entrain, les mots couchés sur le papier comme si je venais d'effectuer une découverte. Oui, ces mots résonnaient en moi, ils faisaient écho à ce que je cherchais depuis des jours. Le lendemain je prenais le temps de lire à haute voix ce que j'avais trouvé : « École des 3 énergies ».

L’enthousiasme retombé, il manquait une explication, ce nom ne m'était pas venu par hasard, il avait un sens, il symbolisait quelque chose... Après quelques réflexions, je remarquais que l'on retrouve un principe commun à tous ces arts : le concept du Qi pour les chinois ou Ki pour les japonais (énergie, souffle vital). Cette énergie du macrocosme (l'univers) et du microcosme (soi-même) est placée au cœur de chaque pratique. C'est le dynamisme commun à toutes ces disciplines. 
 
En ce qui concerne le nombre 3, celui-ci se retrouve dans beaucoup de traditions. En Chine, 3 est un nombre parfait. Selon le Livre des rites (Li-ji), il exprime la tri-unité de l’homme qui résulte de l’union du Ciel et de la Terre. La médecine traditionnelle chinoise présente 3 grands principes : "Les trois joyaux (trésors) humains" sont : l'essence, le principe vital (Jing), l'énergie (Qi) et l'esprit (Shen)."
Au Japon, il y a un concept important dans la pratique des arts martiaux traditionnels : Shin Gi Tai. Les 3 piliers du budoka (pratiquant) : Shin représente l'esprit, le Ciel ; Gi la technique, la Terre et Tai le corps, l' Homme. C’est uniquement en fusionnant ces 3 piliers que l’on peut « sentir » l'énergie et appréhender la « Voie », le Do pour les japonais.
En occident, ce nombre représente le nombre de l'Homme car celui-ci est composé d'un corps, d'une âme et d'un esprit.

Le dernier mot « école ». Aussi improbable que cela puisse paraître, celui-ci signifiait à l’origine loisirs ou arrêt du travail. En effet, en regardant son étymologie ce mot est dérivé du latin schola (loisir studieux), qui est issu du grec ancien skholế dont le sens est arrêt du travail. Mais cette suspension, cet arrêt, n’est pas conçu par les Grecs comme une parenthèse, ni un divertissement. Ce temps « libre» est consacré à des occupations extra-économiques, au premier rang desquelles l’Instruction ou le Savoir. L’école est en fait pour les grecs le lieu de l’apprentissage, autrement dit le lieu où l’on découvre les activités pleinement humaines, un endroit nécessairement exempt des préoccupations du labeur, de la production, des questions liées à la subsistance.

Nous y voilà : vous avez lu l’article jusqu’ici - ce qui prouve un certain intérêt pour le sujet, une détermination sans faille ou encore une absence totale d’autres choses à faire - et vous attendez donc une brillante conclusion. Et bien préparez-vous à être frustré, car c’est à vous de tirer une conclusion de tout cela !

Laurent

samedi 19 décembre 2015

Début septembre 1996, j’ai décidé d'ouvrir les portes de l’École des 3 énergies, alors que j'étais intervenant dans d'autres structures. Aujourd'hui, quelques vingt ans plus tard, je suis un éducateur sportif pleinement satisfait, avec un succès qui dépasse mes rêves les plus fous. 

En effet, tout ceci a commencé par un rêve, le rêve d'un enfant qui souhaitait pratiquer et transmettre les arts énergétiques traditionnels, venus d'Extrème-Orient, au plus grand nombre possible de personnes. J'allais bien plus tard découvrir la véracité du dicton suivant : « Attention à ce que tu souhaites car, chose souhaitée pourrait bien t'arriver. »
J’hésite à l'admettre maintenant, mais en fait, l'une des raisons de ce succès était de plonger aveuglement dans ces arts énergétiques, méconnus à l'époque et empreints de mystère, de secret. 

Selon la pensée chinoise, l’univers est imprégné d’une énergie vitale qui fait bouger l'univers, les atomes, nourrit les cellules, qui permet l’existence même de la vie. Cette énergie appelée Qi et ses méthodes de pratique les plus profondes ont toujours été transmises secrètement ; un maître n’enseignant qu’à un petit nombre de disciples les principes de son école. Ce sont ces êtres « aux pouvoirs extraordinaires » pratiquant des exercices physiques et respiratoires qui ont enflammé l'imagination durant des siècles. 
 
Qu'il s'agisse de la réalité ou du merveilleux, il est difficile, dans ce monde subtil et un peu magique des grands maîtres, de savoir où l'histoire s'achève et où commence le conte, la légende. Ce sont ces mêmes personnages dont on sait si peu qui sont aussi à l'origine de ces arts d'améliorer et de conserver la santé, la longévité dans un corps sain. 
 
Pour tenter de faire pressentir l’inexprimable, les maîtres ont utilisé de tout temps la vertu magique des contes, des récits légendaires. Le plus surprenant réside dans le fait que ces histoires et le merveilleux qui s'y attachent nous disent qu'il existe des êtres ou qu'il a existé des êtres ayant compris les principes de l'infiniment subtil, de l'essence la plus raffinée de l'art, et plus particulièrement la culture du Qi, ainsi que la manière de l'appliquer. Ainsi, leur existence est la preuve que la vie recèle un mystère, un secret que nous ne soupçonnions pas. Nous faisant goûter à la saveur d'une dimension inconnue, ils témoignent que l'incroyable n'est pas impossible, que l'extraordinaire peut se mêler au quotidien.

De nombreuses questions restent encore mystérieuses pour beaucoup de gens. Le but de ces arts énergétiques, ces arts de longue vie n'ont que la pratique pour réponse.

Après plus de trente années d'expérience, je crois que l’attrait de ces méthodes se fonde sur le fait qu'elles sont marquées d'une grande sagesse, d'une connaissance autre à nos esprits occidentaux.

Je voulais simplement expérimenter des techniques qui éveillent mon sens du merveilleux, de l’extraordinaire, du fantastique, du prodigieux. Visiblement, plus de deux cent personnes actuellement ont trouvé que le côté bien-être, voir merveilleux de ces pratiques leur plaisait aussi.

C'est avec une profonde gratitude que je veux vous remercier tous, les nouveaux adhérents, comme les anciens, car sans votre soutien et vos encouragements, il ne m'aurait pas été possible de passer ces dizaines d'années à enseigner ces disciplines extraordinaires. Si j’ai la chance de pouvoir vous transmettre une partie du plaisir que j'ai à partager ces arts avec vous, nous sommes également récompensés, car en vous passionnant pour mes cours, vous avez permis d'en créer d'autres... Je désire exprimer ici toute ma reconnaissance aux personnes suivantes Fatima Bak, Aurélie Léger et Eric Tisserand pour leurs contributions et implications dans la réalisations de leur cours.

Mais par dessus tout, vous m'avez donné la possibilité de pratiquer ces arts que j'avais abordé « pour voir si j'arriverai à percer le côté mystérieux » .

C'est pour cela que je vous remercie. Je crois que « j'ai réussi, en partie ». Merci à vous tous qui m'incitez à poursuivre dans cette quête de l'énergétique, de l'infiniment subtil. 

Laurent 

lundi 7 décembre 2015

Tai Chi Chuan et équilibre

Nous disposons de sens dont nous n'avons pas conscience …
L'équilibre en est un, et dans des conditions normales il fonctionne tellement bien,
avec si peu d'accrocs, qu’Aristote n’a pas jugé important de l’énumérer parmi les cinq sens.

Du système d'équilibration découle notre sens de l'orientation dans l'espace. Si nous bougeons la tête vers
l'avant, le cerveau ordonne à la partie correspondante du corps de s'ajuster, ce qu'elle fait inconsciemment, de façon à récupérer ce changement sur notre centre de gravité et à maintenir notre équilibre.

La marche est une suite de déséquilibres avants rattrapés, associée à un déséquilibre latéral qui permet de faire passer la jambe opposée à celle d'appui, en avant. La pratique du Tai Chi Chuan permet de prendre conscience du transfert du poids du corps d'une jambe à l'autre et le jeu d'alternance des bras et des jambes simulant alors la marche. Ainsi chaque mouvement de l'enchaînement est un événement sensiro-moteur.

Les informations nécessaires au contrôle de la posture, l'équilibration, proviennent du cervelet et de nombreux organes sensoriels : le système visuel (vestibulo-oculaire) renseigne sur la position de la tête et des yeux par rapport au monde extérieur ; le système de l'oreille interne (appareil vestibulaire) nous signale quand nous sommes à la verticale et nous dit comment la pesanteur agit sur notre corps, en détectant les mouvements dans un espace tridimensionnel (horizontale, verticale, avant et arrière). Les récepteurs proprioceptifs situés dans les articulations (capsules articulaires), dans les muscles (fuseaux neuromusculaires) et tendons, ainsi que des capteurs de pression dans la peau, notamment sous la plantes des pieds vont informer le cervelet des positions relatives des différentes partie du corps. Toutes ces informations sont utiles au maintient de l'équilibre.

Ces informations, affinées par l'expérience, sont essentielles pour la réalisation de gestes précis.
Les neuroplasticiens disent du cerveau qu'il répond à un principe « use it or lose it », ce qui signifie qu'un réseau de neurones qui n'est plus utilisé est perdu. Mais cela implique également que plus on stimule de réseaux neuronaux, plus ceux-ci vont augmenter. Ainsi le principe du Tai Chi Chuan de se déplacer lentement permet de travailler régulièrement le sens de l'équilibre et de l'améliorer.
La façon spécifique de se déplacer au Tai Chi en posant le talon en premier puis de dérouler le pied, et de tenir certaine posture comme « le coq d'or se tient sur une patte » permet de stimuler les récepteurs sous les pieds et de favoriser les récepteurs proprioceptifs. De plus, si nous sommes pieds nus, notre cerveau reçoit des informations plus détaillés. Ainsi le contrôle de notre motricité pédestre s'en trouve élargie.
En évoluant lentement dans l'espace, les pratiquants de Tai Chi retrouvent une meilleure conscience de leur corps dans l'espace. Les personnes âgées retrouvent une démarche plus assurée 1.
De plus il est une excellente prévention contre les chutes 2.

Nous l'ignorons, mais notre bien-être repose en partie sur le bon fonctionnement de notre sens de l'équilibre. Lorsque nous disons que nous sommes « équilibré » ou « déséquilibré », « avoir les pieds sur terre », nous utilisons un vocabulaire imagé en rapport avec l'équilibre physique et l'équilibre psychologique.

1. Enquête CERC INSEE 1989-1990 : 31% des plus de 60 ans ont des difficultés pour marcher ;
39% pour les 75-79 ans et 56% pour les plus de 80 ans.
2. R. SONG 2005 « Effects of Tai Chi exercise on physical fitness and all prevention in fallprone
olders adults ». Department of Nursing, Chung Nam National University South Korea.
Chaque année, en France, 1/3 des plus de 65 ans et ½ des plus de 85 ans sont victimes d'une chute
au moins. Dargent-Molina et al. Revue d'Epidemiologie et de Santé Publique 1995;43:72-83
Le Tai chi chuan grâce à ses mouvements complets tonifie les muscles et permet ainsi un renforcement des chaînes musculaires et articulaires de l'ensemble du corps.
Le maintient d'une posture particulière consiste à lutter contre l'affaissement du corps sous l'effet de la pesanteur et à maintenir sa verticalité.

Un esprit sain dans un corps sain

Comment vivre longtemps en bonne santé physique et mentale ?

Avant toute chose, il est essentiel de comprendre que l’activité physique procure un grand nombre de bénéfices. Si sa pratique apporte au cerveau l’oxygène dont il se nourrit, elle stimule également la neurogénèse 1. Toute activité physique fortifie le cœur et stimule l'afflux sanguin au cerveau.
Chacun le sait, en cas d’absence d'exercice physique, les muscles subissent une perte importante de tonicité. La fonction de ces derniers est de maintenir le squelette, mais ils permettent également de pouvoir effectuer des mouvements.

L'attitude posturale risque donc d'être modifiée par cette perte de tonicité. Dans le cas de la posture assise, par exemple, le buste se replie sur lui-même, entraînant alors divers troubles fonctionnels organiques.
Mais ce que l'on ignore généralement, c'est que l'exercice physique préserve également la santé du cerveau.
Il a été récemment prouvé qu’une activité physique régulière augmente la production d'un médiateur chimique naturel, le facteur neurotrophique issu du cerveau (ou FNIC) qui favorise la nutrition des neurones, accrois le nombre de connexions neurales et joue un rôle crucial dans la mise en œuvre de la plasticité du cerveau2.
Il est clair que même les activités physiques les plus simples, comme la marche, exigent une activité mentale importante.

De plus, l'exercice physique libère un autre médiateur chimique naturel, la dopamine, dite aussi hormone du plaisir, engendrant ainsi une sensation de bien être.
Des chercheurs ont également mis en avant le fait que pratiquer une activité physique est un atout essentiel à la bonne santé mentale.
L’exercice physique, en plus de contribuer à l'équilibre général du cerveau, stimule les cortex moteur et sensoriel.

Les fonctions correspondantes ont tendance à s'étioler avec l'âge, poussant ainsi les personnes âgées à se replier sur elles-mêmes. Rien ne hâte plus l'atrophie cérébrale que l'immobilité.
La pratique des mots croisés, sudokus et autres exercices d’entraînements cérébraux est évidemment nécessaire, mais il a été démontré par plusieurs études que cela est insuffisant si l’on souhaite conserver sa vivacité d’esprit.

Il est donc essentiel de pratiquer des activités poussant à la réflexion, mais aussi d’avoir une activité physique régulière, de préserver et développer son réseau social, d’avoir une alimentation saine et équilibrée, sans oublier de toujours garder une attitude positive.
En définitive, tout ce qui maintient le cœur et les vaisseaux sanguins en bon état tonifie le cerveau.

Neurogénèse : création par mitose, réplique exacte, de nouvelles cellules neuronales dans le
cerveau.
1.H. VAN PRAAG, G. KEMPERMANN et F. H. GAGE 1999 « Running increases cell
profileration and neurogenesis in the adult mouse dentate gyrus » Nature Neuroscience, 2(3): 266-
70.
2. S.VAYNAM et F. GOMEZ-PINILLA. 2005 « License to run : Exercice impacts funtional
plasticity in the intact and unjured central nervous system by using neurotrophins ».
Neurorehabilitation and neural Repair, 19(4) : 183-95

mercredi 4 novembre 2015

Evoluer avec le Tai-chi-chuan

Le Tai Chi Chuan est à l'origine un art martial, c'est-à-dire un entraînement au combat, à la guerre.
Toutefois, rares sont les Occidentaux qui pratiquent aujourd'hui le Tai Chi dans ce but. Même en Chine, il est très majoritairement pratiqué comme une chorégraphie, orientée vers la coordination des mouvements du corps avec ceux du groupe. On vise la grâce du geste. On le pratique souvent en musique et c'est donc une danse absolument pacifique qui, nous allons le voir, a de multiples vertus pour la santé.


Le Tai Chi : la sobriété heureuse

Le Tai Chi Chuan ne nécessite pas de combinaison en lycra, pas de lunettes de soleil profilées, pas même de chaussures spéciales ! Pas de patch ni de chronomètre électronique, pas de raquette ni même de balle ou de sac. Le Tai Chi est résolument « low-tech ».

Des siècles de pratique et d'expérience en Chine ont montré son intérêt pour la santé. Depuis cinquante ans, il s'est progressivement enraciné dans la culture occidentale mais ce n'est que récemment que des études scientifiques ont porté sur le Tai Chi. Il est aujourd'hui recommandé pour un grand nombre de maladies chroniques comme :

  1. Les problèmes de dos et de genou
  2. L'hypertension artérielle et les autres problèmes liés au stress
  3. Les problèmes de circulation
  4. Les problèmes nerveux
  5. Les douleurs articulaires
  6. L'asthme
  7. Les maladies psychiques
Sans doute avez-vous déjà vu dans les parcs publics des groupes de personnes pratiquant le Tai Chi. Elles sont cinq à dix et font des mouvements lents suivant l'exemple d'un maître au physique en général asiatique. C'est très surprenant la première fois, on se demande s'il s'agit de fous ou d'une secte dangereuse !

En réalité pas du tout, il s'agit de l'art martial/activité santé le plus pratiqué au monde. Il se pratique dans un environnement naturel. Il consiste à prendre le temps de réaliser les mouvements pour lesquels notre corps est fait.

En Chine, les parcs publics et les plages sont chaque matin pleins de gens qui commencent leur journée par ces enchaînements de mouvements doux et lents. Des centaines de millions de personnes pratiquent le Tai Chi. Les Chinois considèrent le Tai Chi comme un exercice officiel et un trésor national. Son efficacité est d'autant plus importante que le pays n'a historiquement jamais été équipé d'un réseau médical et hospitalier sophistiqué.

Le Tai Chi est aujourd'hui très connu grâce à des documentaires télévisés. Tout un « business » s'est également développé autour. Toutefois, rares sont les personnes qui comprennent réellement la logique et toutes les subtilités de cet art. Même les maîtres expérimentés dans les autres arts martiaux n'en connaissent souvent que l'aspect superficiel.

Tai Chi : oui, mais lequel ?

Tai Chi Chuan est un terme générique. Il existe différents types de Tai Chi. Leur point commun est d'être composés d'une succession de mouvements lents. Au delà, tout dépend du maître à qui vous vous adresserez. Ce qui est sûr, c’est que le Tai Chi n'est pas du karaté ni du Kung Fu au ralenti. Les principes du Tai Chi authentique sont fondamentalement différents de ceux des arts martiaux violents.

Le Tai Chi est intéressant par de nombreux aspects. Mais j'estime particulièrement sa valeur pour :

  1. Entretenir votre Qi ou énergie vitale
  2. Solliciter votre corps et exercer vos muscles profonds
  3. Apprendre à comprendre et utiliser la structure de votre corps (squelette, muscles et tissus conjonctifs)
  4. Apprendre à vous concentrer sur le moment présent
Certaines de ces notions peuvent vous paraître un peu étrangères et difficiles à saisir, mais c'est en elles que se cache la magie du Tai Chi.

C'est en vivant chacune d'elles que les personnes qui pratiquent le Tai Chi améliorent leur santé et leur bien-être à tous les niveaux.

Se libérer du stress, des douleurs, des tensions

Au cours de l'apprentissage, vous ressentez cette impression d'être plus en accord avec vous-même et avec votre environnement. Cette impression de maîtrise, de prise de contrôle, provient aussi du fait que le Tai Chi est un art guerrier, une technique de combat. Même si ce n'est pas le but premier, il n'empêche que vous développez un sentiment d'assurance qui correspond à une réalité : vous devenez mieux capable de vous défendre et de faire face aux dangers qui peuvent surgir autour de vous.

L'énergie vitale, ou Qi, est la force qui anime les êtres humains comme tous les êtres vivants. Le Tai Chi Chuan rééquilibre le Qi, améliore la santé, la longévité et la qualité de vie.

Les techniques de Tai Chi sont une façon originale de mettre à l'épreuve le corps et l'esprit, en les renforçant. Les mouvements lents, doux mais continus, augmentent la mobilité du corps et la résistance des muscles. Il font circuler la lymphe et évacuent les mucosités. Les bienfaits sont assez profonds pour contrer les effets délétères de long terme causés par le stress, les douleurs, les tensions dont souffrent de nombreuses personnes. Après quelques mois seulement de pratique, le Tai Chi permet de reprendre des activités physiques et de retrouver une liberté de mouvement que l'on pensait perdue depuis longtemps.

Les mouvements du Tai Chi consistent à aligner correctement la structure du squelette avec les tissus conjonctifs. À un haut niveau, le Tai Chi devient extrêmement précis et exige d'atteindre, avec les différentes parties du corps, des positions exactes au point d'être frustrantes de subtilité. Les os, les tendons et les ligaments doivent être alignés exactement de telle manière pour procurer un avantage mécanique, que l'on soit immobile ou en mouvement. Atteindre la perfection peut prendre beaucoup de temps, mais une fois que l'on a compris, l'avantage d'une bonne posture, d'une bonne stabilité et de l'économie de mouvement devient évident.

J'ai dit qu'un des intérêts du Tai Chi est d'apprendre à vivre l'instant présent. Aussi simple que cela paraisse, c'est sans doute la notion la plus difficile à atteindre pour la majorité des Occidentaux. À partir du moment où nous nous levons chaque matin, notre journée se passe sous un déluge de stimuli sensoriels. Nous sommes absorbés par le monde qui nous entoure.

Le monde de l’intérieur

Le Tai Chi nous enseigne qu'il y a un autre monde, tout aussi grand, et tout aussi important… le monde de l'intérieur.
Dans la philosophie du Tao, il est dit que tout ce qui est à l'extérieur est aussi à l'intérieur. Si nous passons nos vies à foncer sur des autoroutes, qu'allons-nous manquer de ce qui se trouvait au bord du chemin ? L'approche lente du Tai Chi ne se contente pas de nous permettre, elle nous oblige à atteindre un stade supérieur de conscience de soi. Les personnes qui s'initient au Tai Chi apprennent à cultiver deux états concomitants, celui de l'attention et celui de l'intention, et à les combiner en un « Un » indivisible. Cela permet d'éclaircir la conscience et d'avancer dans la vie d'une façon mieux réfléchie et plus enrichissante. En tant que tel, ce sont des ingrédients importants pour évoluer vers une meilleure santé et vers un plus profond sentiment d'intégration comme être humain.

Aussi séduisant que cela puisse paraître, le vrai défi est de le faire bien, parce qu'une pratique incorrecte ne produira pas l'ensemble des résultats désirés. Pour bien apprendre le Tai Chi, il est nécessaire d'avoir un bon guide et de s'engager à pratiquer fréquemment. Le Tai Chi Chuan est très beau à regarder. Le simple fait d'observer d'autres personnes le pratiquer donne déjà un sentiment de calme et d'émerveillement. Mais ce qui est vraiment important dans le Tai Chi échappe complètement à l'observation du premier venu. C'est l'expérience intérieure du Tai Chi qui est si précieuse, mais qui exige aussi tant de discipline pour l'atteindre.

Au minimum, il permet de se ressourcer en quittant pour un instant le rythme effréné de la vie moderne. Mais tandis que vous vous laissez entraîner dans les mouvements souples et lents d'une séquence de Tai Chi, c'est tout votre système psycho- et physiologique (corps/esprit) qui se détend (réaction parasympathique), incluant les fonctions cardiovasculaire, nerveuse et endocrine (hormones). Il produit notamment un effet régénérant, rajeunissant, et non cette sorte d'abrutissement de l'esprit que l'on pourrait attendre d'une si profonde relaxation. En calmant les esprits et en relaxant les corps, le Tai Chi offre, au niveau le plus fondamental, une oasis pour l'humanité moderne, qui la protège du stress et des distractions du monde. 

Lettre Santé Nature Innovation par Jean-Marc Dupuis